Avant de devenir fan des Pikachu, Salamèche et autres Rondoudou, j’ai eu une autre révélation vidéoludique. Un jeu que je n’attendais pas, qui s’est glissé discrètement dans ma console et a, sans prévenir, défini toute ma manière d’aimer les RPG de collection.
L’autre jeu de monstres de mon enfance
Je fais partie de cette génération bercée par Pokémon. Les cartes dans les poches, le dessin animé le mercredi matin, les peluches sur le lit… mais étrangement, je n’ai pas commencé avec les jeux Pokémon. Mon premier pas dans l’univers de la chasse aux monstres, je le dois à Dragon Quest Monsters : Joker, sur Nintendo DS. Et autant dire que je ne m’y attendais pas.

À l’époque, Dragon Quest, je ne savais même pas ce que c’était. Ni les gluants, ni les golems, ni même Civilia ne me disaient quoi que ce soit. Pourtant, dès les premières minutes, le jeu m’a happé. J’étais ce héros muet, infiltré dans une organisation secrète – la CELLS – avec une mission : décrocher une place au sommet du tournoi de dresseurs, tout en menant l’enquête sur de mystérieux phénomènes magiques. Classique sur le papier ? Peut-être. Mais diablement efficace pour l’enfant que j’étais.
Une mécanique de jeu qui change tout
Ce n’est pas un clone de Pokémon. Ni une version “budget”. Dragon Quest Monsters : Joker propose sa propre vision : exploration libre en 3D, îles semi-ouvertes, esthétique signée Akira Toriyama, et surtout… un système de fusion de monstres totalement addictif.

Ici, on ne se contente pas de capturer et collectionner. Non, on fusionne. Deux créatures de polarité opposée et d’un certain niveau peuvent donner naissance à un nouveau monstre plus puissant. Le revers ? Ce petit dernier repart niveau 1. Mais il a un potentiel immense. Imaginez : un pauvre gluant qui devient, après fusion, l’un des combattants les plus redoutables du jeu. Cette logique m’a tenu éveillé pendant des nuits entières, à planifier, optimiser, rêver à la meilleure combinaison.
Et ce n’était pas juste une mécanique cool. C’était un véritable cours de stratégie, de gestion de ressources, de prise de risques. Là où Pokémon m’a appris à composer une équipe, Joker m’a enseigné à la construire de zéro, avec patience et méthode.
Une aventure plus mature qu’il n’y paraît
L’autre force de Joker, c’est sa maturité. Pas de parcours scolaire pour jeunes dresseurs ni de championnats bon enfant. Ici, on parle d’énergie noire, d’organisations secrètes, de tournois clandestins… Bref, l’univers est plus sombre, plus adulte, sans jamais être plombant.

Même le système de combat adopte une posture différente : 3 monstres actifs, 3 en réserve, mais attention, impossible de switcher à la volée. Si un monstre tombe, seul le suivant prend la relève. Une tension stratégique qui m’a surpris plus d’une fois.
Un jeu sous-estimé mais inoubliable
Je garde une tendresse infinie pour ce jeu. Quand j’ai enfin découvert Pokémon quelques années plus tard, j’ai été… un peu déçu. Moins profond, moins imprévisible. Pokémon avait le charme de l’évidence, mais Joker, lui, avait l’âme de l’artisanat. Il n’était pas là pour séduire tout le monde, mais pour captiver ceux qui osaient s’y plonger.
Aujourd’hui encore, la licence Dragon Quest Monsters reste injustement dans l’ombre. Pourtant, au Japon, elle cartonne. Le premier épisode sur DS s’est écoulé à plus de 1,4 million d’exemplaires, et un nouvel opus est même sorti récemment, preuve que la flamme ne s’est jamais éteinte.
Le début de ma passion pour les RPG de collection
J’ai rejoué à Joker il y a peu. Et j’ai compris : c’est ce jeu qui m’a appris à aimer les RPG stratégiques, à m’attacher à des créatures numériques, à prendre plaisir à optimiser chaque détail. Des compétences que j’ai retrouvées dans des titres comme Persona 5 Royal, Shin Megami Tensei ou même Pokémon Légendes : Z-A. Mais aucun ne m’a procuré ce frisson unique : celui de créer un monstre à mon image, à partir de rien.
Alors non, ce n’est pas Pokémon qui m’a donné le goût des monstres. C’est un jeu oublié, niché dans ma vieille console DS, qui a su éveiller ma passion avec une audace discrète. Et ça, c’est un souvenir que je ne troquerais contre aucun Pikachu.
- J’ai découvert un jeu sans Pokémon… et c’est devenu mon préféré du genre - 1 octobre 2025
- Waze : l’astuce méconnue pour détecter les radars comme jamais auparavant - 30 septembre 2025
- Pluribus : la nouvelle série du créateur de Breaking Bad intrigue déjà - 29 septembre 2025



