Ils parlent souvent à ChatGPT : voici ce que l’IA change vraiment dans leur quotidien

Ils parlent souvent à ChatGPT

Présente dans nos smartphones, nos ordinateurs et bientôt dans nos objets connectés, l’intelligence artificielle conversationnelle s’invite chaque jour un peu plus dans nos vies. Mais à force d’échanger avec des chatbots comme ChatGPT, certains utilisateurs développent un rapport bien plus personnel que prévu… avec des effets qui interrogent.

Quand la proximité devient dépendance

Une étude menée par OpenAI et le MIT Media Lab a analysé près de 40 millions d’interactions avec ChatGPT, complétée par un questionnaire auprès de 4 000 personnes et un suivi d’un mois sur 1 000 volontaires.
Résultat : les utilisateurs réguliers, ceux qui échangent quotidiennement avec l’IA, développent parfois une dépendance émotionnelle. L’outil n’est plus perçu uniquement comme un assistant, mais comme un confident, voire un ami.

Cette « solitude numérique » rappelle d’autres formes de dépendances liées au numérique et inquiète particulièrement les chercheurs lorsqu’elle concerne des jeunes adultes, très connectés et parfois en quête d’écoute.

Le mode vocal, plus engageant… et plus risqué

L’étude montre aussi que le mode vocal de ChatGPT intensifie le sentiment de proximité.
Utilisé modérément, il réduit la sensation de solitude. Mais à forte fréquence, il augmente les risques d’attachement excessif. La voix, plus naturelle, crée une illusion de présence humaine que ne reproduit pas l’échange écrit.

Paradoxalement, les conversations purement textuelles peuvent elles aussi engendrer une dépendance… mais sans procurer ce sentiment de réconfort, ce qui modifie la nature de la relation avec l’IA.

LIRE AUSSI  Cette arnaque sur WhatsApp exploitant l’IA fait des ravages : comment s’en protéger

Intimité ou distance : deux effets différents

Autre observation surprenante : parler de sujets personnels avec l’IA augmente la sensation de solitude, mais réduit l’attachement émotionnel.
À l’inverse, les échanges plus neutres, dépourvus de dimension intime, tendent à renforcer la dépendance… tout en laissant de côté la véritable connexion affective.
Cette mécanique questionne sur la manière dont la forme et le contenu des discussions façonnent notre perception de l’IA.

Un défi éthique pour l’avenir

Aujourd’hui, ces cas d’engagement émotionnel restent minoritaires, mais ils annoncent l’émergence d’une nouvelle forme de relation homme-machine. Les concepteurs devront se pencher sur la manière de préserver l’équilibre psychologique des utilisateurs, sans brider les usages positifs.

Car si l’IA peut offrir écoute et assistance, elle ne doit pas brouiller nos repères au point de fausser notre rapport au réel et aux interactions humaines. Le défi sera de tracer des limites claires, pour que la technologie reste un outil… et non un substitut affectif.

Chloe Verneuil

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut